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Je n'ai pas à proprement parler de méthode, disons plutôt une « technique » de travail.
L'inspiration pour un roman me vient assez souvent à partir de lectures scientifiques ou bien à partir d'une idée « loufoque » que je développe et que j'habille (voir les rubriques « genèse » de mes romans) avec, presque tout de suite, un titre.
En fait, lorsque je tiens une idée, je la laisse tourner dans ma tête, j'y réfléchis de temps en temps et je note le résultat de mes cogitations sur un calepin qui me quitte rarement.
Notes pour Mégalo'Champ
Je développe ainsi l'argument principal et les grandes lignes de l'histoire. J'en profite également pour réfléchir à mes personnages (en général ils s'imposent un peu à moi comme une évidence) et je prends des notes sur leurs caractères, leurs aspects physiques, etc.
Lorsque j'ai l'impression de tenir à peu près le récit ou plutôt un bon début, un fil directeur, des « étapes » (c'est à dire des parties pratiquement bouclées comme des nouvelles) et parfois (mais rarement) une fin, je procède à un « pré découpage » de l'histoire. En d'autres termes je décide qu'il y aura tant de grandes parties structurantes et je m'attache ensuite à les meubler en exécutant un premier synopsis de celles-ci (bon je travaille comme un architecte… et alors ?)
En général je commence par le début et n'attaque la structuration de la partie suivante qu'après avoir presque totalement écrit la première. Il est très rare que j'écrive dans le désordre, sauf quand exceptionnellement un chapitre ressort de mes notes à la manière d'une nouvelle entièrement structurée.
Je me retrouve en fin de compte avec des notes succinctes sur mes personnages et une demi-feuille A4 griffonnée au crayon à papier qui raconte grosso modo la partie à écrire. Dès lors je me mets devant mon clavier et vogue la galère. ( Pour la petite histoire j'utilise « Writer » de OpenOffice.org ; cette suite bureautique est gratuite et la version 2 possède toutes les qualités des logiciels connus et hors de prix, sans compter qu'elle permet de convertir au format pdf.
Pour en savoir plus sur les outils que j'utilise cliquez sur le lien. )
Structure du chapitre 2 de Mégalo'Champ
Le plus surprenant est que très rapidement les personnages m'échappent, comme s'ils se dotaient d'une vie propre. Ceci m'amène parfois à reprendre le déroulement de l'histoire, car leur « évolution » dans le récit ne correspond plus du tout à ce que j'avais prévu dans mes élucubrations de départ.
Je rature donc copieusement ma demi-feuille ! Parfois même je la réécris entièrement au propre pour m'y retrouver !!!
Et mes personnages vivent leur vie en quelque sorte, mais rassurez-vous je ne les laisse pas faire tout à fait n'importe quoi ! Je suppose qu'un psy dirait que c'est mon inconscient qui travaille… ma foi, je ne sais pas si c'est mon « ça » ou mon « surmoi » qui écrivent mais, au fil des pages, les actions de mes personnages s'imposent à moi dans la logique de leurs caractères, bordées cependant par la structure et l'histoire que j'ai élaborées.
Selon que l'histoire « file » bien ou que mes personnages me posent problèmes ( !) j'écris de manière assez continue ou par crises. En général je consacre entre deux et cinq heures par jour à la frappe elle-même (selon mes disponibilités) même si je fais parfois de longues poses de plusieurs jours qui me permettent de prendre du recul.
Normalement je n'attaque les corrections qu'en fin de roman, sauf dans une période d'intense saturation d'écriture où je relis le début pour relancer la machine.
Je ne corrige jamais à l'écran ! Je suis encore de la génération du papier et - en bon architecte - je préfère la feuille et le crayon plutôt que la froideur de l'écran. J'imprime donc mon texte et je le relis, après avoir exécuté toutefois une correction orthographique à l'ordinateur qui me permet d'éliminer, outre mes erreurs, mes nombreuses fautes de frappe.
J'use copieusement mon crayon lors de cette première relecture car c'est à ce moment que je procède aux principales corrections de style, que je corrige les incohérences et les oublis et que je précise parfois l'histoire. Il m'arrive parfois de refondre entièrement une partie mais c'est somme toute assez rare car je prends le temps de la réflexion au cours de l'écriture.
Parvenu au bout de cette étape, je corrige le texte, l'imprime à nouveau et je recommence.
Au terme de cette deuxième correction je confie le manuscrit à plusieurs personnes de confiance afin d'avoir un regard neuf sur l'histoire (les commentaires sont parfois durs !)
Je reprends alors ma plume pour tenir compte de ces remarques (et des discussions qui en ont suivi) réimprime, relis, corrige…
En règle générale je relis au moins cinq à six fois un ouvrage avant de finaliser celui-ci (ouf je commence à la connaître sur le bout des doigts cette satanée histoire !)
Le plus dur est de savoir s'arrêter. Lorsque j'estime que mon insatisfaction devient « tout à fait supportable » je me dis qu'il serait bon que j'en reste là et c'est en général ce que je fais (mais bon, c'est dommage : j'aurais bien repris… STOP !)
Une dernière petite chose qui peut paraître bizarre mais qui m'aide beaucoup pour le style : lorsque j'écris une phrase je m'intéresse à son rythme, à sa « musicalité » en quelque sorte ; il faut qu'elle sonne bien à mon oreille (et tant pis si je l'ai mauvaise) Pareil pour les paragraphes : je recherche un rythme adapté à ce que je veux exprimer. Le récit peut être lent, coulant, heurté…
Et voilà : en fait peu de technique, beaucoup d'instinct, de bricolage et d'écoute des commentaires de mes lecteurs (même d'un roman sur l'autre pour certains aspects) L'ingrédient final et le temps : je ne quantifie pas la phase préparatoire de réflexion (j'ai toujours plusieurs projets sur le feu) mais l'écriture et la correction me prennent de six à huit mois selon la taille du roman et le temps que je peux décemment y consacrer.
Et si le résultat plait à quelques lecteurs alors tout est pour le mieux !
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